Le programme estival de la piscine francilienne dénommée la Piscine du Palais des Sports, sise à Puteaux sur l’île éponyme de la Seine, apparait clairement sur le site officiel de la ville : ouvert tous les jours de la semaine, jours fériés compris, de 10H à 21H.
C’est pourquoi, ce lundi 14 août 2017, j’ai proposé à ma petite famille d’y aller. Nous sommes assez sportifs et parisiens, je précise.
Pour plus de sécurité, en attendant les enfants avec leurs sacs remplis de l’équipement requis pour l’occasion, j’appelle le 01 46 25 03 70, l’accueil dudit Palais des Sports. Prémonition ou simple précaution ? Ou peut-être je pensais qu’il faut s’annoncer quand on va dans un château… J’appelle donc et je tape « 1 », « programme de la piscine ». Le robot s’empresse de me rassurer : « en période estivale, ouvert de lundi à ….. ». Mais mon naturel prévoyant me pousse encore plus loin et je demande, en appuyant sur « 2 », de parler à la personne de l’accueil. J’attends … Pas de réponse, pire la communication est coupée. Une autruche qui piétine le sable, la tête baissée ? Je répète ma démarche deux fois : même résultat : la ligne est coupée.
Les enfants sont descendus, je laisse tombé ma suspicion, très peu fondée du reste et on y go !
Sur le trajet, les enfants me posent des questions sur le magnifique palais aquatique. Ils n’y étaient jamais allés auparavant et je leur ai bien vendu l’endroit, le bassin sportif de 50 mètres, les arbres autour et le skyline de la Défense en prime.
On y arrive, les enfants tout excités, anticipant la détente dans le cadre choisi. Avant l’accès au parking à ciel ouvert à moitié vide de la piscine convoitée, un barrage de police filtrait les candidats aux plaisirs estivaux.
Nous pensions aux précautions habituelles, de type antiterroriste, mais non, ce n’était pas ça. Un des trois policiers municipaux mobilisés par la mairie de Puteaux nous signifie qu’en tant que parisiens (la plaque de mon véhicule ne cache pas le département) nous ne sommes pas les biens venus.
Bref, madame le maire de Puteaux avait décidé de privatiser - sans même nous prévenir - le Palais des Sports et seuls les habitants de Puteaux étaient admis :
« Trop d’affluence de « l’extérieur » les jours de « canicule », m’explique le policier municipal. Je regarde le thermomètre (nous sommes le lundi 14 aout 2017) :
23°, sacrée canicule !!
Nous faisons demi-tour, désappointés, surtout les enfants.
Alors, madame Joëlle Ceccaldi-Raynaud, Maire de Puteaux, commune francilienne emblématique pour notre capitale, nous ne pouvons plus admirer la Défense si nous habitons dans les environs et non pas à Puteaux-même ? Nous sommes relégués dans notre intramuros et bannis de votre Palais ?
Est-ce que nous, parisiens, vous arrêtons aux portes du boulevard périphérique, pour un contrôle de pièce d’identité ?
Est-ce que quand vos administrés se rendent au Grand Palais, par un beau jour d’été pour voir une exposition, est-ce qu’on les empêche d’y pénétrer parce qu’il y a déjà beaucoup de touristes à l’intérieur ou bien parce qu’il n’y a pas assez de vent pour les putéoliennes et putéoliens ?
Plus sérieusement, madame le Maire, très sérieusement, je vous engage à répondre et à vous défendre de cette pratique qui s’apparente à une nouvelle forme d’apartheid !
