Elle passe, je passe, nous nous croisons, elle me fait un grand sourire, je le lui retourne, sous le charme.
Les deux sourires restent accrochés à nos lèvres pendant ce bref croisement qui nous parait long et intense.
Nos imaginaires se lancent instamment et déroulent des clips, comme dans le dernier rêve du matin, le plus intense et souvent le plus beau.
Après cet instant figé le temps reprend son cours inexorable, nos silhouettes s’éloignent comme portées par des courants opposés, en tout cas aléatoires car suivant chacun son déterminisme individuel (une course, un rendez-vous qui ne peut pas attendre, ..).
Nous n’avons pas le temps de nous dire au revoir car nous n’avions pas eu le temps de nous dire bon jour. Seuls les sourires restent encore accrochés et animent les deux ombres qui se décrochent, chacune vissée dans sa trajectoire initiale.
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