Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

20 août 2015 4 20 /08 /août /2015 19:46

Pour pousser ses clients à acheter d’avantage, tous les astuces sont bonnes pour les grands distributeurs. Le fameux panier moyen, enregistré à la sortie de caisses, est le principal voyant de bord des paquebots de l’hyper consommation.

Le management se creuse quotidiennement la méninge afin de trouver la ruse du jour qui fera acheter bien plus que prévu aux clients non avertis.

Chez Carrefour, par exemple, le remue-ménage de l’agencement des linéaires dédiés à chaque catégorie de produits est devenu un passe-temps de ses employés.

Si, pendant des longues années, ses clients pouvaient trouver leur produit habituel en se déplaçant les yeux fermés dans les allées immuables, en gagnant ainsi tu temps et de la satisfaction, eh bien, aujourd’hui, afin de justifier leurs hautes études de management ainsi que leurs généreuses fiches de paye, les grosses têtes pensantes, présentement à la manœuvre aux grands sièges de ces oligopoles, dont notre cher Carrefour national, imposent aux responsables des magasins cette nouvelle fébrilité sensée se traduire par un frisson de consommation et surtout, de surconsommation. Car à force de parcourir désespérément les couloirs afin de trouver le produit recherché, on tombe, et c’est le but de la manœuvre, sur d’autres articles, que l’on ne cherchait pas mais, puisque on y est, plouf ! Ils atterrissent dans notre panier et le tour est joué !

Toujours chez Carrefour, et vue leurs nouvelles préoccupations décrites plus haut, qui canalisent le plus clair de leur énergie, le temps qui reste aux responsables des magasins pour vérifier la fraicheur, ou le non dépassement des dates de péremption inscrites sur chaque article conditionné, ce temps s’amenuise et il arrive de plus en plus aux clients moins avertis de partir avec un produit périmé, une roquette nauséabonde ou une côtelette de porc fraichement jauni.

Sur un registre pas si éloigné de celui qui vient d’être évoqué, mais avec des retombées plus spectaculaires et plus cocasses, voilà ce qui se passe dans l’un des sept IKEA de la région parisienne.

Vous faites vos courses, vous les mettez dans votre voiture, puis un petit creux se manifeste dans votre estomac. Allez-vous manger chez le Buffalo qui se trouve à 5 minutes en voiture, ou bien allez-vous gouter un saumon pêché dans la mer du Nord, au self-service de votre IKEA préféré ?

Le choix de la cantine IKEA s’impose vite pour des raisons de sécurité : le parking d’un IKEA et de loin plus sûr qu’un parking mutualisé d’un resto et de plusieurs moyennes surfaces situés à une entrée de ville.

Par conséquent, retour dans le parallélépipède bleu, et nous voilà avec le plateau dans la file d’attente du self-service. Oui, il y a du monde : il y a ceux qui mangent avant et puis ceux qui mangent après avoir fait leurs courses. Et moi je faisais partie de ces derniers. Le repas fut correct, maintenant il est temps de regagner sa voiture et aller la décharger chez mon amie. Le temps presse. Seulement voilà, il n’est écrit nulle part « sortie ». Alors je pose la question à un des préposés à la cantine. Son T shirt jaune « IKEA » m’inspirant toute confiance.

  • Par où peut-on sortir, afin de regagner directement le parking ?
  • A gauche, puis vous descendez, c’est tout de suite !

Super, on y va, on suit les indications. Mais, avant de descendre l’escalier si bien indiqué, je m’arrête, car je me rends compte que ça me visserait dans le long circuit du magasin que j’avais parcouru tout à l’heure, quand je remplissais mon caddie. Je me retourne vers un autre gars de chez IKEA qui se trouvait devant un ascenseur en train de parler avec une dame un peu plus âgée. Je m’approche et j’entends la dame qui lui dit :

  • Monsieur, excusez-moi, mais c’est n’importe quoi votre système de circulation dans votre magasin. Je veux tout simplement sortir, récupérer ma voiture et m’en aller.

Je me rejoins à eux et je me rajoute sur la liste des « évadés ».

  • Par ici, suivez-moi, vous n’êtes pas les premiers à vous retrouver dans cette situation, je vais vous faire sortir. Mais sachez que ce que je fais là c’est complètement interdit, alors suivez-moi, faisons vite.

Nous le suivîmes et au bout de deux-trois virages habilement choisis, nous voilà devant une lourde porte métallique au-dessus de laquelle c’était marqué, en grands caractères rouges :

« A NE PAS UTILISER QU’EN CAS D’URGENCE »

Nous avions tous compris qu’il y avait urgence d’utiliser cette unique issue de ce temple moderne de la consommation, avant que le piège ne se referme sur nous et nous revisse dans les méandres de la caverne suédoise d’Ali Baba, où l’assiduité des emplettes et les kilomètres parcourus auraient à nouveau creusé nos estomacs, ce qui nous aurait re-orienté vers la cantine du grand bleu à l’enseigne jaune, puis re-injecté dans son circuit et ainsi de suite, et ainsi de suite …

Partager cet article
Repost0

commentaires

Articles RÉCents

Liens